Synthèse aide contrainte
Le souci « humaniste » qui traverse depuis longtemps les champs de la justice, de la réinsertion, de l’aide contrainte est sans aucun doute un progrès considérable. Cependant, il ne peut occulter les effets pervers dont il pourrait être porteur. Notre analyse de l’aide contrainte ne devrait, de plus, jamais s’entendre comme une mise en accusation de la bonne foi et de la compétence des acteurs de ces secteurs mais comme un appel à la vigilance. Il s’agit, avant tout, du décryptage d’une situation au sein de laquelle, quelles que soient leurs intentions, les intervenants de l’aide contrainte sont piégés. Guy Hardy et al, S’il te plaît, ne m’aide pas ! page 36.
« A qui appartient donc cette demande d’aide ? »
Lorsque nous recevons des citoyens au service social, ils expriment le plus souvent une « demande d’aide ». Or, cette demande, portée par le citoyen que nous avons en face de nous, peut ne pas être sa demande. Elle peut en effet émaner d’une personne physique ou morale absente lors de l’entretien, mais dont la présence se fait sentir même si nous ne la repérons pas…Revenons donc quelques temps avant notre entretien. Cette personne physique ou morale (un assistant social, un juge, un organisme du type CLI, un ami ou un membre de la famille, etc.), a repéré ce qui lui semble être un problème pour le citoyen que nous recevons sans pour autant que le citoyen soit nécessairement en accord sur l’existence de ce problème. Il n’empêche que cet « envoyeur » dispose d’un pouvoir légal, administratif, moral, affectif, … sur le citoyen et qu’il peut de la sorte « exiger » du citoyen qu’il « obéisse » et change : La personne physique ou morale veut que ce citoyen change. Cependant, l’ « envoyeur » souhaite un changement qui ne soit pas que le résultat de sa coercition sur l’autre. Il souhaiterait que ce citoyen comprenne qu’il doit se changer. Qu’il intègre dans sa « carte du monde », sa propre échelle de valeurs. Qu’il pense que ses