Pourquoi sommes-nous au monde, sinon pour amuser nos voisins et rire d’eux à notre tour ? (Orgueil et Préjugés, 1813). Cette citation de Jane Austen nous montre que le rire possède bel et bien une fonction sociale. Au-delà de cela, le rire et l’humour sont délimités par des frontières plutôt floues que bien des auteurs se sont attachés à étudier. Ainsi, Jean-Claude Carrière nous montre qu’on ne rit pas toujours des mêmes choses selon sa culture dans son roman La controverse de Valladolid de 1992. De nombreux auteurs d’essais se sont aussi penchés sur le sujet. Il en va en effet ainsi pour Cécile Elzière qui argumente quant à l’impact d’une culture dans une traduction ; pour Georges Minois qui nous présente une véritable Histoire du rire en 2000 ou encore pour Eric Smadja qui écrit Le rire en 2003, essai dans lequel il parle du rôle de la culture vis-à-vis de l’humour. Pour terminer, ces différences d’humour basées sur la culture sont notamment reprises avec un document iconographique publié sur Internet. Quoiqu’il en soit, cet ensemble de document nous amène à nous demander en quoi le rire est un phénomène à la fois culturel et universel. Nous verrons donc, dans un premier temps, en quoi la culture influence l’humour puis, dans un deuxième temps, ce qui donne au rire son caractère universel malgré tout.
Si les documents sont d’accord quant au fait que l’humour peut être source d’incompréhensions, ils divergent quant à l’origine de cette notion.
Tout d’abord, il existe certains thèmes risibles propres à des cultures. Ainsi, J.-C. Carrière nous montre bien que ce qui fait rire les espagnols lors de la confrontation avec les indiens ne fait pas forcément rire ces derniers. Ils ne comprennent pas le rire car ils n’ont pas les mêmes références, notamment religieuses. De la même manière, E. Smadja, dans son essai, affirme que la société, l’époque sont des choses qui influencent énormément l’humour et le risible puisque directement liés au contexte dans lequel vivent