Synthèse d'histoire
1914 – 1918 : Les Français ont-ils été durement marqués par la guerre ?
* La première guerre mondiale a touché de nombreux pays en Europe et dans le monde. Le bilan est grave, mais c’est la France qui paie le plus lourd tribut des grandes puissances. La nation en conserve un traumatisme qui se prolonge dans les années d’après-guerre.
* L’ampleur de la mobilisation a donné naissance à une culture de guerre partagée par tous qui laisse une empreinte durable. La brutalisation des populations s’est faite par la violence infligée aux combattants : l’atrocité des combats, les blessures occasionnées par les armes nouvelles qui pulvérisent les corps, les hécatombes (78 000 morts en 4 jours pendant l’offensive Nivelle en 1917). La violence s’est répercutée sur les civils par le deuil qui les a frappés, les conditions de vie difficiles à l’arrière, surtout dans les zones occupées. L’ensauvagement a gagné les esprits. Même les enfants ont été invités à soutenir les combattants, voire à participer à la guerre.
* Au total, la guerre a opéré une ponction démographique considérable : 1.4 millions de soldats sont morts, dont 350 000 disparus, soit 16.8 % des mobilisés. 400 000 sont mutilés, dont 15 000 « gueules cassées ». 630 000 veuves et près d’un million d’orphelins sont pensionnés par l’Etat. La société toute entière est marquée par le deuil, c’est un drame irréparable et irréversible. A ce terrible bilan, il faut ajouter 300 000 morts de l’épidémie de grippe espagnole, sans doute propagée très rapidement à cause des tranchées et des cadavres entassés.
* Nous arrivons désormais à parler de séquelles de guerre. Ces séquelles sont importantes : la reconstruction doit se faire sur des dizaines de milliers d'hectares physiquement dévastés où les villes, les villages, les usines et les puits de mines et les champs sont parfois littéralement effacés du paysage, sur des sols pollués par des milliers de cadavres humains et animaux,