Deux orientations guident l’analyse du système financier internationale. En premier lieu, il est envisagé comme l’interaction de pays et de circuits. La dynamique du système financier résulte, pour une large part, des flux d’approvisionnements provenant des pays excédentaires et de flux de pompage des pays déficitaires. Ainsi, le système financier dépend de la manière dont les revenus se forment et se répartissent, au niveau mondial, comme au niveau national. Mais le système financier n’est évidemment pas un simple assemblage de circuits, mettant en relation besoins et capacités de financement ; les circuits ne sont pas neutres, ils sont au cœur de stratégies d’acteurs complexes qui s’affrontent sur des marchés marqués par l’internationalisation et une forte déréglementation financière.

En second lieu, l’instabilité, les manifestations locales ou plus générales de crise sont au cœur de l’analyse d’un système financier international qui connait, depuis une vingtaine d’années, une croissance vertigineuse, dans le cadre d’un processus de mutations financières ininterrompu et largement ambivalent. D’une part les nouveaux et les nouveaux marchés sont conçus comme des mécanismes de couverture des risques des operateurs, mais, d’autre part, dans le même temps, ils contribuent au développement de risques variés, qui affectent les acteurs et les équilibres macro-économiques. Face à la multiplication des chocs, la question de la régulation des activités financières, dont une part importante ne se prête pas spontanément au jeu des règles, tend à devenir une question centrale, conditionnant les équilibres mondiaux futurs. On s’interroge, à cet égard, sur le rôle actuel du FMI, qui n’a sans doute pas répondu aux attentes qu’il avait fait naitre et qui a vraisemblablement une part non négligeable de responsabilité dans bon nombre des turbulences financières de ces dernières