Tartuffe acte i scène 5
I) La doctrine d'Orgon
1. Vers 270-279
C'est son besoin de parler à tout prix de Tartuffe qui motive cette première tirade d'Orgon.
Orgon y exprime d'abord son admiration béate pour Tartuffe : les mots ne suffisent pas à la traduire (vers 272).
L'idée chrétienne du détachement, mal comprise par Orgon, se transforme chez lui en misanthropie ridicule (en particulier le terme fumier, au vers
274). On peut voir aussi une caricature des propos tenus par le Christ aux vers 278-279.
Orgon croit ainsi avoir rejeté toute tendresse. En fait, il n'a opéré qu'un transfert de cette tendresse qu'il portait à son épouse et qu'il porte désormais à Tartuffe.
2. Vers 281-310
Dans cette tirade, Orgon dresse un portrait en action de l'homme qu'il admire. Sans se rendre compte de la théâtralité des attitudes de Tartuffe, il en montre la fausseté et donne ainsi des indices précieux pour le spectateur. Pourtant, les preuves sont accablantes : si Tartuffe se met à genoux au vers 284, c'est devant Orgon qu'il veut séduire et non devant l'autel de
Dieu ; le vers 283 ("chaque jour") et le vers 286 montrent l'excès dont le personnage use pour se faire remarquer.
Mais, pour Orgon, Tartuffe est un magicien, grâce à qui tout va mieux au logis (vers 300). La baguette magique, c'est cette bigoterie ridicule, dont nous avons un exemple frappant à la fin de la tirade (vers 307-309). Il ne se rend absolument pas compte de la contradiction qui existe entre ces marques de religiosité et la façon de vivre et de manger de son hôte.
II) La théorie de Cléante
Cléante incarne le bon sens, la juste mesure, face à la folie de son beaufrère
1. Vers 317-345
Ces vers constituent une réponse précise au portrait qu'a dressé Orgon de
Tartuffe : Cléante y