Terminer la révolution
Copie d’histoire tronc commun - concours de l’E.N.S. 2006
Série lettres et art
Sujet : terminer la Révolution (note : 16/20)
Que Marat dise « la machine de l’Etat ne fonctionne bien qu’avec des soubresauts », ou que Le Père Duchesne vocifère, appelant la « vindicte perpétuelle », la Révolution apparaît comme une étape transitoire à tous : roi, bourgeois, peuple, « démocrates » comme aristocrates. Tous veulent « terminer » la Révolution. Mais, « terminer » signifie aussi bien « clore » pour des monarchiens, qu’ « achever » voire « parachever » pour des révolutionnaires et, sans doute, « en finir avec » ou « cesser » pour les royalistes. D’ailleurs, que faut-il terminer, est-ce la Révolution et ses institutions, l’agitation et l’effervescence révolutionnaire ou la Révolution comme principe : liberté, égalité, propriété ? Car si en 1789 naît un mouvement révolutionnaire paysan dès mars, des élites en mai et un mouvement populaire en juillet, qui se cristallisent en des idéaux et des institutions, la destruction de tous les mouvements en 1815, ne peut empêcher le maintien des acquis révolutionnaires. La Restauration de Louis XVIII ne peut annuler la Révolution. Comment les principes révolutionnaires ont-ils évolué sous les différents régimes de 1789 à 1815 en dépit des mouvements contre-révolutionnaires ? Si, de 1789 à 1794, on termine la Révolution au sens de la mener à bien, on réduit tous les mouvements, révolutionnaires et contre-révolutionnaires, au nom de ces principes, de 1794 à 1799. De 1799 à 1815, du Consulat à l’Empire, entre dévoiement et fidélité aux principes, se scelle à jamais l’héritage révolutionnaire.
Il apparaît dès le défilé des Etats Généraux, le 2 Mai 1789, que tous veulent terminer le processus révolutionnaire qui vient de s’enclencher, à ceci près que pour les aristocrates et les « noirs » [le noir c’est la couleur de la calotte, ce sont donc les