Texte 1 Litt Rature
Ensuite, il lui imposa un tel rythme d'études qu'il ne perdait pas un moment de la journée, mais passait tout son temps à étudier les Lettres et le savoir utile.
Gargantua se réveillait donc vers quatre heures du matin. Pendant qu'on l'astiquait (1), on lui lisait une page de la divine Écriture, à haute et intelligible voix avec une diction claire ; mission confiée à un jeune page natif du Basché (2), nommé Anagnostes. En fonction du thème et du sujet de ce passage, il se consacrait à vénérer, adorer, prier et supplier le bon Dieu, dont la lecture montrait la majesté et le jugement merveilleux.
Puis il se retirait aux lieux d'aisances pour se purger des ses excréments naturels. Là son précepteur répétait ce qui avait été lui en lui en expliquant les points les plus obscurs et difficiles.
En revenant, ils considéraient l'état du ciel : s'il se présentait comme ils l'avaient noté le soir précédent, dans quelle partie du zodiaque entraient le soleil et la lune pour la journée.
Cela fait, il était habillé, peigné, coiffé, adorné(3) et parfumé ; pendant ce temps on lui répétait les leçons de la veille. Lui-même les récitait par cœur et en tirait quelques conclusions pratique sur la condition humaine ; ils y passaient parfois jusqu'à deux ou trois heures, mais d'habitude ils s'arrêtaient lorsqu'il avait fini de s'habiller.
Puis pendant trois bonne heures on lui faisait la lecture.
Cela fait, ils sortaient, en conversant toujours de sujet de la leçon, et allaient se récréer au Jeu de Paume du Grand-Braque ou dans un prairie ; ils jouaient à la balle ou à la paume, s'exerçant le corps aussi lestement qu'ils l'avaient fait auparavant de leur esprit.
Ils jouaient librement, abandonnant la partie quand ils voulaient et s'arrêtant ordinairement quand ils étaient bien en sueur ou fatigués. Alors, bien essuyés et frottés, ils changeaient de chemise et, se promenant tranquillement, ils allaient voir si le