Texte rire exposé 1
16 Mars 2010
L’homme peut rire, c’est un fait. Il s’agit d’un phénomène physiologique se traduisant par un mouvement du corps. Son origine par contre est attachée à l’esprit. Le rire est en effet provoqué par une interprétation de la pensée à propos d’une situation donnée, que l’on soit participant ou spectateur. Ainsi, le rire, même s’il est soumis à des conditions particulières, n’en est-il pas moins universel ? Le rire en tant que manifestation de l’esprit peut-il s’appliquer à tout et à tous, ou doit-il s’astreindre à un code moral ? Le rire peut-il être suspect, voire dangereux, auquel cas la loi serait tenue de le contenir ? Pour résumer, peut-on rire de tout ? Ce qui limiterait le rire
« Entre la moquerie et le rire, je fais une grande différence. Car le rire, comme aussi la plaisanterie est une pure joie ; et par conséquent, pourvu qu’il ne soit pas excessif, il est bon par lui-même. Et ce n’est certes qu’une sauvage et triste superstition qui interdit de prendre du plaisir. Car, en quoi conviendrait-il mieux d’apaiser la faim et la soif que de chasser la mélancolie ? » (Ethique, IV, Paragraphe 45 – Spinoza).
Spinoza fixe une première limite au rire, celle d’outrepasser la dignité de la personne et de se complaire dans la bassesse et la bêtise. Le rire visant la personne pour le plaisir de lui faire mal, en dehors de toute préoccupation personnelle, non destiné à servir celle ou celui qui en ait le sujet, n’est qu’une raillerie sans intérêt, hormis peut-être d’en apprendre un peu plus sur le railleur. Le rire méchant est en effet d’avantage la conséquence d’une blessure ou d’un dérèglement psychique chez celui qui s’y adonne que le fruit d’un être insensible. A ce propos, Bergson estime que la sensibilité fait naître des considérations qui contiennent le rire : « Le comique naîtra quand les hommes réunis en groupe dirigeront leur attention