Themaxlepros
Le Devoir
IDÉES, vendredi, 15 août 2008, p. a9
La Chine est debout
La spectaculaire (et coûteuse) inauguration des Jeux olympiques aura démontré - encore une fois - les prouesses techniques et esthétiques de la Chine d'aujourd'hui. Voilà un autre indicateur de cette montée en puissance d'un pays qui vient de surpasser le Japon en matière de puissance économique et qui ne cesse de fracasser les records à tous les niveaux. Les dernières prédictions des institutions financières internationales constatent que le taux de croissance de l'économie en 2008 sera «seulement» de 10 %. D'autre part, la Chine réussit à nourrir sa gigantesque population (1,3 milliard), soit 22 % de la population mondiale, alors qu'elle ne dispose que de 6 % des terres arables de la planète. La question est donc: qu'est-ce qui va empêcher la Chine de devenir la grande superpuissance d'ici 2025?
La Chine «éternelle»
Une explication courante est que la Chine, cet «empire du Milieu» historique, ne fait que «reprendre sa place» dans la hiérarchie des nations. En effet, l'État chinois centralisé existe depuis 2200 ans. Après tout, c'est de cette civilisation que sont parvenues vers le reste du monde des inventions fondamentales comme le papier, la poudre à canon, la boussole, la soie et tant d'autres choses. Certes, personne ne peut nier l'épaisseur historique de l'espace chinois. Par contre, une telle lecture peut devenir essentialiste, comme si la Chine avait le secret de sa force dans une sorte de code génétique. En fait, les historiens ont démontré que la Chine a connu des hauts et des bas, qu'à plusieurs reprises ce pays a été menacé de dislocation. Au début du vingtième siècle notamment, la dynastie impériale était à la merci des grandes puissances qui rêvaient de dépecer la Chine comme ils venaient de le faire en Afrique. Les pratiques féodales réduisaient les paysans, et encore plus les paysannes, au rang de «bêtes de somme». Entre-temps, le Japon pratiquait sur la Chine un