Theorie de l`emprunt
Qu’emprunte-t-on ? Les langues empruntent surtout des mots appartenant aux classes lexicales «ouvertes», c’est-à-dire justement celles qui contiennent un stock variable de lemmes : ce sont principalement les noms, les verbes et les adjectifs. Les classes «fermées» (pronoms, conjonctions...) ne reçoivent que rarement d’ajouts. Cela peut arriver cependant, notamment quand la langue donneuse est une langue de prestige. Le latin de Gaule a ainsi reçu plusieurs mots grammaticaux des langues germaniques après les grandes invasions[]. Cependant, les classes dont on parle sont celles d’arrivée : en effet, il n’est pas rare qu’une langue emprunte, par exemple, un pronom à une autre langue mais pour en faire un nom. C’est le cas de quidam, emprunté au latin. C’est, en français, un nom alors qu’en latin c’est un pronom («quelqu'un»). Il faut aussi signaler le cas des calques, qui ne sont pas des emprunts de lemmes mais de sens seuls, lesquels sont traduits à la lettre dans la langue d’arrivée. Ainsi, le superman anglais et le surhomme français sont des calques de l’allemand Übermensch. Dans les deux cas, il s’agit d’une traduction littérale, über signifiant «sur» et Mensch «homme».
Les raisons de l’emprunt Plusieurs raisons expliquent l’emprunt lexical. Elles ne s’excluent bien sûr pas les unes les autres. Tout d’abord, un signifiant pour un signifié nouvellement apparu peut manquer dans la langue empruntant le