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L’Utopie prend la forme d’un récit fait à l’Auteur par Raphaël Hythlodée, voyageur ayant passé cinq ans en Utopie et exposant en détail l’état social d’un pays inventé. Sous ce prétexte littéraire, le livre I – dont la composition est postérieure au livre II - dénonce les faiblesses d’un état de fait en évoquant en particulier les Achoriens, peuple victime d’un souverain administrant deux royaumes, et les Macariens dirigés avec bonheur par un souverain travaillant pour la prospérité de l’état. Dans le livre second, l’île est minutieusement décrite et se révèle proche de l’Atlantide de Platon, à la différence que cette dernière est une communauté aristocratique reposant sur le travail d’esclaves.
Cette île en croissant, fortifiée, protégée, est née du naufrage, au IIIe siècle avant Jésus-Christ, d’un navire romain : Abraxa – premier nom de l’île – devient alors Utopia, sur la volonté d’Utopus, chef des Romains. Celui-ci commence par creuser un isthme de séparation avec le continent et instaure un système politique démocratique et parlementaire dont la cellule de base est la famille agricole : chacune