Thème ormesson
(1981), la responsabilité pour autrui
Emmanuel Levinas
Introduction :
Dans la sphère affective on comprend qu’un individu ressente envers les siens une responsabilité qui lui incombe personnellement « C’est ma mère, mon Frère, mon meilleur ami, c’est mon devoir que de les aider… » Mais Levinas étend à tout homme le devoir de responsabilité que chacun admet envers ces proches. Qu’est ce qui justifie une telle extravagance ?
Levinas entend rester fidèle à une expérience fondamentale, celle qui nous saisit lorsque nous ressentons(ne serait-ce que fugitivement), le dénuement et l’extrême vulnérabilité d’un visage.
Cette vulnérabilité nous prend en otage, malgré-nous nous nous sentons responsable. Chez Levinas la morale ( ce qu’il appelle aussi l’éthique) est philosophie première ce qui signifie que toute sa conception du sujet et du rapport au monde dépend de cette expérience fondamentale.
Explication :
Traditionnellement, dans les autres systèmes philosophiques, la morale est déduite d’une ontologie, on définit la nature du sujet et du monde et on en déduit des règles de comportement. Chez Levinas la morale est philosophie première. La morale ne vient pas ensuite discipliner un sujet préalablement défini, la subjectivité se définit comme accueil de l’altérité : « le sujet est un hôte ». La morale n’est pas un contrôle que la raison exerce sur la sensibilité, c’est un événement de la sensibilité. La morale n’est pas de l’ordre d’un devoir-être, c’est un fait, un traumatisme (celui que produit la rencontre du visage d’autrui )
Chez Levinas rien ne précède l’éthique, elle est à l’origine même de la philosophie, de l’étonnement philosophique.
« Le sujet est un hôte »
La formule est à la fois simple et puissante
Tout en gardant les vieux mots de la langue courante Levinas renouvelle toute la conception de la subjectivité
Dans la conception de Levinas il n’y a pas un sujet qui peut ou non être hospitalier ; l’accueil de l’autre