"Théâtre de parole"
TEXTE A : Alfred de Musset, Lorenzaccio, acte IV, scène 9, 1834
TEXTE B : Jean Giraudoux, Electre, entracte : Lamento du jardinier, 1938
TEXTE C : Samuel Beckett, Oh les beaux jours, 1963
Dissertation : Pensez-vous que le théâtre, en Occident, soit uniquement un « théâtre de la parole » ? Vous répondrez en vous appuyant sur les textes du corpus, ceux que vous avez étudiés en classe, vos lectures personnelles ou les spectacles auxquels vous avez pu assister.
Après avoir montré que notre théâtre, branche de la littérature, accordait une bien grande importance à la parole, nous verrons que sa finalité n’est pas le texte , mais un spectacle destiné à toucher les sens autant que l’intelligence. Enfin, nous réfléchirons à l’essence même du théâtre pour comprendre que la parole peut y occuper une grande place sans qu’on ait à le déplorer.
ILe théâtre occidental est un « théâtre de parole »
1) Le théâtre est une « branche de la littérature »
Dans notre culture, la suprématie du texte est manifeste. En effet, le théâtre, au même titre que la poésie est une « branche de la littérature ». Notre théâtre est un théâtre littéraire codifié et ceux qui dépassent ou refusent les règles, de Musset à Beckett en passant par
Giraudoux, se définissent tout de même par rapport à elles. La pièce de théâtre, avant d’être mise en scène, est un texte littéraire, ce qui assure sa pérennité. Si les tragédies d’Eschyle, d’Euripide ou de Sophocle n’avaient pas été écrites, elles n’auraient pas existé pour nous et
Giraudoux n’aurait pas écrit Electre.
Et notre théâtre occidental accorde une telle importance à la parole que l’on peut parfois même préférer lire une pièce afin de mieux réfléchir aux idées véhiculées. Il est possible, par exemple de choisir Les Mains sales de Sartre afin de mieux peser les positions des différents personnages sur la question de l’engagement et de la compromission. La représentation empêche que l’on s’arrête, que l’on revienne en