toi et moi
Document de recherche n°7
L’AVORTEMENT PROVOQUÉ EN AFRIQUE :
UN PROBLÈME MAL CONNU, LOURD DE
CONSÉQUENCES
Agnès Guillaume
Guillaume Agnès, démographe à l’IRD
Équipe de recherche Population-Santé,
Laboratoire Population-Environnement-Développement,
Unité Mixte de Recherche IRD-Université de Provence 151.
CePeD (http://ceped.cirad.fr)
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Unité de mixte de recherche IRD - Université de Provence 151.
2005
Centre St Charles, case 10
3, place Victor Hugo
13331 Marseille Cedex 3, France
Septembre 2005
Cette communication a été présentée à la Chaire Quételet 2004 : Santé de la reproduction au Nord et au Sud. De la connaissance à l’action, 17-20 novembre 2004, Institut de démographie, UCL, Louvain-la-Neuve, Belgique.
A paraître dans les Actes de la Chaire Quételet 2004.
I. Introduction
L’avortement est une méthode ancienne de régulation de la fécondité qui existait et était utilisé bien avant l’apparition des méthodes de contraception (McLaren A., 1990). Il se pratique dans tous les pays, mais les avortements à risque (unsafe abortion) c’est-à-dire faits dans des conditions d’hygiène et de sécurité insuffisantes, surviennent essentiellement dans les pays en développement où se produisent 97% des 19 millions d’avortements à risque pratiqués dans le monde (WHO, 2004). Dans ces pays, les conditions d’accès à l’avortement sont très restreintes et on estime que 99% des avortements sont faits illégalement en Afrique,
95% en Amérique Latine et 37% en Asie. Cette illégalité a pour effets des pratiques clandestines, effectuées dans un environnement sanitaire inadéquat et par des personnes insuffisamment ou non qualifiées, dont les conséquences posent un véritable problème de
santé