Geneviève O.R.
Papier magazine
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Désenchantement

Regard vers l’horizon, méditation et concentration. Assis calmement sur la planche de surf. La mer s’agite de nouveau. Au loin, de petites collines d’eau se dessinent et s’approchent tranquillement. Étendus sur la planche, les bras s’activent et la nage recommence à l’approche de la vague. Elle arrive. Le niveau d’eau s’élève, sous le surfer. La hauteur semble avoir doublé, même triplé. Allongé au-dessus de la vague, il est minuscule. Dans quelques secondes, elle va se briser. Dernière poussée de bras. Si elle est manquée, tout le corps sera projeté sous l’eau et brassé furieusement, près des récifs.

C’est ce qui a attiré Derek vers la destination de Bali, « je voulais surfer les plus belles vagues du monde », dit-il, de retour en Floride et nostalgique. Reconnue pour ces plages superbes, cette île de l’archipel indonésien accueille un tourisme de masse effréné. En 2011, près de 2 500 000 touristes ont visité l’endroit. Derek et plusieurs autres amoureux de la nature parlent maintenant du désenchantement de l’île.

Vacarme des klaxons, brouillard de pollution, vitesse incontrôlée, consommation déchainée et embouteillages monstrueux.13% de voitures de plus s’entassent, chaque année, sur les routes de Bali. Tout près de l’aéroport, les bouchons de circulation sont tellement intenses qu’il faut mettre des heures pour parcourir quelques kilomètres. Nuage de déchets, toxicité dans l’air. « 13 000 mètres cubes d’ordures sont déversés chaque jour dans les décharges publiques de Bali», a publié la revue Le monde, en juillet dernier. C’est sans compter le nombre de déchets brûlés par les habitants ou déversés dans la mer et les rivières. Le surfer professionnel Kelly Slater, outré, a décidé de venir en aide à cette cause environnementale. L’été dernier, il a été désolé de voir les plages, du sud de Bali, encombrées de détritus. À l’aide de ROLE Foundation, il