Traité de pédagogie-commentaire
Le Siècle des Lumières et ses philosophes illustres n’ont cessé de s’interroger sur les problèmes de pédagogie. La formation de l’enfant et l’accomplissement de l’homme étaient alors des préoccupations fondamentales qui se devaient d’être repensées. Kant voyait même dans l’éducation « le grand secret du perfectionnement de l’humanité ». C’est à l’occasion d’un enseignement universitaire qu’Emmanuel Kant a conçu Le Traité de pédagogie. Pour Kant, l’Homme devient Homme par l’éducation. C’est ainsi qu’il confère diverses fins à l’éducation afin que tout individu puisse atteindre sa « condition primaire ». Il nous livre par la même une méthode d’éducation.
Dans un premier temps, l’éducation se doit de discipliner l’individu. Elle doit limiter, ou plus exactement, réduire à néant, ce qui peut être défini comme sauvage ou animal chez l’individu. Car l’homme dépourvu de l’idée même d’éducation n’a connaissance que de ses plaisirs particuliers. Ses contraintes restent des contraintes qu’il a bien voulu s’imposer à lui-même. Cet homme non instruit ne connaît pas la contrainte imposée par autrui ni même l’effort auquel il faut consentir pour cela. L’homme doit faire abstraction de ses désirs propres pour obéir à des règles, qui si elles ne sont pas pour autant non naturelles, lui restent extérieures. La socialisation se pose dès lors comme le problème premier. L’homme doit donc accepter de se soumettre. Il faut que le penchant animal n’empêche en rien l’humain de se développer. Il faut même que l’homme individuel tout comme l’homme social ne soient pas atteints par cette animalité. Cette première condition à l’éducation qu’est la discipline consiste, en un sens, à civiliser l’individu afin d’ébaucher la démarche d’éducation.
Puis, l’éducation doit donner accès à la culture dans le sens d’un apprentissage, d’une