Transformation de l'etat ou changement de regime
QUELQUES CONFUSIONS EN THÉORIE ET SOCIOLOGIE DE L'ÉTAT Paul Du Gay, Alan Scott
Éditions Technip & Ophrys | « Revue française de sociologie »
2011/3 Vol. 52 | pages 537 à 557 ISSN 0035-2969
ISBN 9782708012950
DOI 10.3917/rfs.523.0537
Article disponible en ligne à l'adresse :
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- …afficher plus de contenu…
Notre sujet diffère peu de celui que pose Poggi au début de son propre article : « Il est souvent affirmé ou présumé que ce qu’est l’État, ou ce qu’il fait vis-à-vis de la société en général, s’est écarté de ce qu’il était et faisait autrefois. » (1977, p. 311). Au regard de l’accusation de « nationalisme méthodologique » communément formulée contre la sociologie (voir, par exemple, Beck et Schnaider, 2006), il est intéressant de remarquer que Poggi définit l’État non par référence à lui-même, mais comme l’unité de base d’un
547
Paul du GAY, Alan SCOTT
(7) Une version révisée est parue dans Poggi (1978, chap. 5).
©
É di tio ns T
ec …afficher plus de contenu…
315) (8). Ainsi, « l’État moderne arrivé à maturité est intrinsèquement
“moniste” », c’est-à-dire « conçu comme système unitaire de pouvoir activé à partir du centre » (ibid., p. 315).
L’« énergie unificatrice » de l’État ne se manifeste pas seulement par le projet d’homogénéisation culturelle (Gellner, 1983) et par tout ce qui vise à normaliser la société, à la rendre « civile » et donc « lisible » (Scott J. C.,
1998), mais aussi par « des mécanismes juridiques complexes de