Travailleurs, syndicats, syndicats et syndicats dans les dessins
Voix du Peuple (1900-1914)
Michel Pigenet, Jean-Louis Robert
Dans Sociétés & ReprésentationsSociétés & Représentations 2000/3 (n° 10)2000/3 (n° 10), pages 309 à 322
Éditions Éditions de la SorbonneÉditions de la Sorbonne
ISSN 1262-2966
DOI 10.3917/sr.010.0309
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À titre de comparaison, retenons qu’en 1902 L’Assiette au beurre achète 43 francs un dessin de Valloton18 tandis qu’un secrétaire permanent de la
Confédération perçoit 250 francs par mois en 1910.
On sait peu de choses sur les relations établies entre la direction de l’heb- domadaire et ses illustrateurs. Sans doute ne diffère-t-elle guère de celles en vigueur dans la presse anarchiste de l’époque19, où les responsables proposent le plus sou- vent un thème qu’il revient au dessinateur de concrétiser. La communauté de pen- sée avec l’orientation du journal laisse à l’auteur une grande liberté d’interprétation et de réalisation. Rares, les commandes concernent la reconstitution, sur le …afficher plus de contenu…
Il revient aux dessins de dévoiler – « Écarte le drapeau, soldat ouvrier, et tu ne verras derrière que tes exploiteurs d’hier et de demain », explique une légende26 –, et de démasquer27. Pédagogique, le procédé vise à favoriser une prise de conscience. Dans cette perspective, la dénonciation de l’adversaire va de pair avec l’affirmation d’idéaux et de valeurs de classe. « Le travail sera tout », promet
Couturier28. Au fil des livraisons, les dessins magnifient la solidarité des conscrits envers les ouvriers, des jeunes vis-à-vis des vieux, des diverses corporations entre elles. Avec « l’esprit de révolte », c’est la dignité et le respect de soi que l’on encourage dans les attitudes individuelles de défi à l’égard des autorités (ill.