Tristesse d'alfred musset commentaire
a. Présentation brève - b. Situation du passage - c. Problématique - d. Annonce du plan
a. "La Tristesse de Cornélius Berg" conclut les Nouvelles Orientales sur une note pessimiste. Marguerite Yourcenar y représente la vieillesse désabusée d'un peintre hollandais retiré à Haarlem.
b. Dans l'extrait qui nous occupe, Cornélius est consulté sur la beauté d'une tulipe dont la contemplation lui rappelle d'autres beautés et bien des laideurs rencontrées au hasard d'une vie errante. La conclusion de cette méditation est pour le moins amère : "Quel malheur [...] que Dieu ne se soit pas borné à la peinture des paysages".
c. On remarque d'emblée que la portée métaphysique de la conclusion n'est en rien soutenue par un discours argumentatif ; elle est plutôt le fruit d'une expérience esthétique, le commentaire d'un peintre sur le monde. On s'efforcera donc de voir comment le style de l'ecrivain parvient à imiter un mode de pensée purement pictural.
d. Pour ce faire, nous étudierons (I) la variété de sensations évoquées par la mémoire du peintre et (II) nous tâcherons de montrer comment cette mémoire se fonde sur un jeu complexe de chocs et d'associations. Enfin (III), il faudra examiner comment le rapport entre l'esthétique et la morale vient discrètement expliquer la tristesse de Cornélius Berg.
I - UNE PROFUSION D’IMAGES
D'emblée, le texte de Marguerite Yourcenar se signale par une profusion d’images.
I .1 Dans un premier temps, c'est le chaos d'une liste apparemment désordonnée, juxtaposant les lieux ("l'Orient", "le Sud", "le seuil des tavernes", "l'école de médecine de Fribourg"), les expressions et les physionomies avares, sottes, féroces ou sèches, le tout aperçu au hasard de voyages (l.4 à l.10). Ensuite, c'est l'évocation plus structurée et plus détaillée d'un palais à Constantinople. Ici, la description se substitue à la simple liste, la parataxe fait place à l'hypotaxe (l.14 à 19). Deux longues phrases soigneusement articulées