Tropismes X (Nathalie Sarraute)

Le 19ème siècle fut « l’âge d’or » du roman qui plaça, comme l’a écrit Alain Robbe-Grillet dans Pour un nouveau roman, le personnage sur un « piédestal ». Or, le 20ème siècle correspond à la contestation de ce modèle romanesque avec l’apparition d’un nouveau courant littéraire « le Nouveau roman » ayant pour objectif la « destruction du personnage ».Nathalie Sarraute, notamment, est une auteur qui appartient à ce courant, son œuvre Tropismes fait donc partie du « Nouveau Roman ». Dans cette œuvre, Nathalie Sarraute met en scène des personnages indissociables, sans identité précise dans des scènes de leur vie quotidienne. Au chapitre X, ses personnages sont des femmes de la haute société ayant comme activité quotidienne « d’aller au thé ». Ainsi, il s’agira de montrer comment l’auteur parvient à présenter ses personnages dans cette scène et à en réaliser une satire. Nous mettrons d’abord en évidence la manière dont l’auteur présente ses personnages (dans leur quotidien) avant de nous intéresser à l’aspect critique de ce texte.

Cet extrait permet tout d’abord à Nathalie Sarraute de présenter ses personnages. La mise en scène de l’habitude, du quotidien est ainsi un élément important de cette description. En effet, dès la première ligne, cette idée est esquivée avec l’emploi par exemple de l’imparfait à valeur itérative »Dans l’après midi elles sortaient ensemble, menaient, …. ».Par ailleurs, cette scène présente bien le quotidien de ces femmes car elle nous présente des actions qu’elles réalisent chaque jour comme le montre la répétition des phrases « elles allaient dans des thés »(à la ligne 2) mais aussi à la dix-huitième ligne, ou encore « elles restaient là »(ligne 6 et ligne 18) ou l’emploi de pluriels comme à la ligne 19 « des après-midi entières ».Nathalie Sarraute choisit donc ici de mettre en scène ses personnages dans leur quotidien et non face à