Troubles de l'oralité
Face aux troubles de succion-déglutition et aux troubles du comportement alimentaire qui en découlent, l’orthophoniste peut exercer un rôle majeur tant dans la prévention des troubles du comportement alimentaire que dans la prévention des troubles de la communication et du développement du langage. L’éducation orale doit être envisagée précocement chez les enfants à risque de dysoralité. Les problèmes de dysoralité sont fréquents, ils concernent les prématurés et peuvent avoir des causes diverses (hypoxie, maladie génétique, maladie métabolique, problème neurologique). Les enfants hospitalisés présentent plus de risque de dysoralité. De même, d’après le DSM-IV, le tableau clinique d’un syndrome autistique peut se compléter de troubles de l’alimentation. Il semble intéressant chez les enfants à risque de noter ce qui s’est passé pendant la période de sevrage, de prendre en compte l’hypersensibilité ou l’hyposensibilité (rejet de certaines textures, manque d’exploration des jeux par la bouche et la main…)
La genèse des troubles du comportement alimentaire est multifactorielle. Elle peut être due à un investissement négatif de la sphère orale du fait des traumatismes subis lors des hospitalisations, mais aussi à une perturbation du lien mère-enfant provoquée par des pathologies précoces, ou encore à une perturbation du rythme faim/satiété induite par la nutrition artificielle…
Il semble important de mieux définir le lien entre oralité verbale et alimentaire autour de la langue, organe clé des oralités.
I) Les deux oralités
1) L’oralité primaire
A la naissance, l’équipement neurologique assurant la fonction de succion et de déglutition est mature. C’est le stade des vocalisations réflexes où se mêlent cris et sons végétatifs (bâillements, gémissements, soupirs…). Ces vocalisations ont souvent une cavité nasale. L’émission des cris de faim provient de la mise en jeu du larynx, lui-même commandé par le nerf pneumo-gastrique localisé