Troyes
Chrétien de Troyes, sans doute originaire de Troyes, né vers 1135 et mort vers 1185, est un poète français, considéré comme un des premiers auteurs de romans de chevalerie.
Chrétien de Troyes par lui-même
On ne sait à peu près rien de sa vie, si ce n'est ce qu'il en dit lui-même dans ses ouvrages. Il se désigne sous le nom de « Chrétien de Troyes » [1], ce qui permet d'imaginer qu'il est né ou a vécu dans cette ville ; au début du Lancelot ou le Chevalier de la charrette, il affirme avoir écrit sur le « comandemant de ma dame de Champagne », c'est-à-dire Marie de Champagne, fille d'Aliénor d'Aquitaine et de Louis VII. Dans le prologue de sa dernière œuvre, le Conte du Graal, il indique être au service de Philippe d'Alsace, comte de Flandre et soupirant de Marie de Champagne. Ce sont ces informations qui nous permettent de dater avec certitude l'écriture de ces romans entre 1164 (année du mariage de Marie avec le comte de Champagne Henri le Libéral) et 1191 (année du décès du comte de Flandre)
On a supposé que Chrétien aurait été issu d'une famille de la petite noblesse, en s'appuyant notamment sur la description du vavasseur père d'Énide dans Érec et Énide : suggérant que les vavasseurs constituent le socle moral et le fondement social de l'ordre féodal, il aurait ainsi rendu hommage à son milieu d'origine. Dans cette perspective, l'auteur de Cligès aurait été le fils cadet d'une famille aristocratique qui aurait été destiné à la carrière cléricale. Mais cette hypothèse se heurte au fait que Chrétien rattache son nom à la ville de Troyes, et non, comme cela aurait l'usage pour un aristocrate, à un château ou à un fief[].
Il a été également évoqué la possibilité d'une origine juive de Chrétien, Troyes ayant été l'un des centres européens de la culture judaïque (avec notamment Rachi, mort en 1105. Cette hypothèse est étayée par le fait que, dans Philomena, il se désigne comme étant « Crestien li Gois » (vers 734) : le fait de se désigner