Tsonga
2:Analyse et personnages retour
Le roman met en scène les ambitions passives de Frédéric Moreau. L’intrigue se résume à la vacuité d’une carrière amoureuse et sociale ratée. Les épisodes se succèdent, sans importance décisive, et le lecteur se prend à penser qu’en trente années que couvre le récit il ne s’est rien passé : il n’a pas tort. L’inanité de l’histoire particulière du héros renvoie à l’inanité générale de l’Histoire à cette époque, au regard pessimiste de Flaubert : beaucoup de rêves, un peu d’agitation, et d’action, assez peu. Ce jeune homme qui promet au lecteur l’image d’un héros romantique est bien plutôt un anti-héros. Sa passion pour Marie Arnoux, jamais démentie, jamais aboutie, est une contemplation dont le détournent à peine le bruit et la fureur des mouvements sociaux et politiques de 1848. Ses ambitions sociales, politiques et matrimoniales échouent successivement, et médiocrement. Il symbolise à lui seul toute une génération, l’échec d’une jeunesse romantique face à la société bourgeoise et à l’Histoire. Marie Arnoux est la femme adulée. Épouse d’un bourgeois trivial, mère de deux enfants, elle est pour Frédéric l’amante idéalisée, une promesse de bonheur. À la voir, il éprouve « une sorte de