Typologie des conceptions de l'entreprise
Les différentes conceptions de l'entreprise (Nifle, 1987) peuvent être visualisées sur un schéma, dénommé carte des Cohérences de l'entreprise (figure 1).
* Sur l'axe horizontal, les "administrations" font face aux "entreprises". A l'est, l'entreprise est vue comme une structure fonctionnelle, une organisation bureaucratique; à l'ouest, elle est vue comme l'engagement d'individus dans une action collective, "un accord réciproque pour mener une action à terme" (Mérigot, 1992).
Sur l'axe vertical, au nord, la firme est vue comme un projet qui fait référence à une échelle de valeurs subjective; au sud, elle est conçue comme une exploitation et s'inscrit dans une vision matérialiste qui réduit "le monde, avec l'homme dedans, à un système d'objets reliés entre eux par des rapports universels" (Sartre, 1949, p. 138). Figure 1
Carte des cohérences de l'entreprise
* Les deux axes délimitent quatre champs qui figurent des types idéaux et correspondent chacun à une logique d'entreprise spécifique.
Le champ sud-ouest dessine une logique de possession. L'entreprise est mue par une volonté de puissance: ses acquis (parts de marché, profits...) constituent la fin en même temps que les moyens de cette puissance. Dans ce type d'entreprise, le dirigeant assoit souvent son pouvoir sur les liens affectifs intenses qu'il entretient avec les autres membres de l'organisation.
Le champ sud-est correspond à une logique de système que l'on pourrait également qualifier de néo-taylorienne. Toutes sortes de systèmes, même artificiels -économique, social...-, y sont considérées comme régis par les lois implacables de la nature. L'entreprise est vue comme une sorte de meccano des flux (flux matériels, financiers, humains....). L'entreprise de cette nature exprime souvent une volonté de "modernisation" qui s'incarne dans l'adoption de "modèles" qu'elle puise hors de son sein.
Le champ nord-est s'inscrit dans une logique de rationalité