Ultima verba les chatiments hugo
Introduction : Ces "Ultima verba" concluent le dernier des livres des Châtiments et constituent aussi l'affirmation de la détermination d'Hugo à un moment où les proscrits obtiennent la grâce impériale à condition de faire acte de soumission. Si les vers précédents cet extrait énumèrent tous les crimes qui justifient le choix de l'exil puis tous les arguments qui pourraient conduire à changer d'attitude, nous verrons qu'ici Hugo présente clairement sa position à l'égard de l'Etat tout en cultivant son image dans l'esprit de son lecteur.
I.Position à l'égard de l'Etat
A. Une résistance énergique
Hugo réaffirme ici avec vigueur sa position de résistant.ll ne néglige donc aucun effet d'insistance. a) Les répétitions lui permettent de souligner la fermeté de sa décision. C'est surtout le cas lorsque, à l'intérieur d'un seul vers, le même terme apparaît deux fois. Le vers 20 met en valeur le verbe "rester", caractéristique de la fermeté de l'auteur. Au vers 27, la fin du premier hémistiche et la fin du vers renvoient l'une à l'autre: "S'il en demeure dix, je serai le dixième".
Mais reprises et répétitions s'inscrivent parfois sur plusieurs vers, ce qui crée des échos à l'intérieur du poème. Les vers 3 et 4 sont bâtis sur le même type de balancement et d'antithèse: "J'attacherai la gloire à tout ce qu'on insulte; Je jetterai l'opprobre à tout ce qu'on bénit!"
La formule "je ne reverrai pas" est reprise au v17. L'apostrophe "0 France! France aimée" du v14 annonce le "France!" du vers 18.
b) Rythmes et constructions: L'auteur veut non seulement affirmer, mais marteler son avis.
Il apprécie les rythmes bien timbrés et les constructions doubles. Souvent, dans un vers, deux termes viennent s'équilibrer: "qu'on cède ou qu'on persiste" (v. 13), "n'eût-il ni fin ni terme" (v. 21), "sans chercher à savoir et sans considérer" (22). Parfois, ce sont trois termes qui prennent le relais les uns des autres "sois ma force