Un enterrement à ornans
1) Un enterrement à Ornans fut présenté au Salon de peinture de 1850 où, malgré la médaille de deuxième classe qui l’a récompensé, il fut très mal accueilli par les critiques outrés de voir une si grande œuvre (6,68 mètres sur 3,15 mètres), traiter d'une « anecdote » populaire avec une telle gravité. Ce format panoramique était alors réservé aux grandes scènes historiques, mythologiques ou religieuses. Cette remise en question de la hiérarchie des genres va choquer les critiques. Pour la plupart d'entre eux, la peinture de Courbet fut assimilée à un art « socialiste ». Les réactions furent violentes : « Est-il possible de peindre des gens si affreux ? ».
2) On peut séparer les personnages composant le tableau en trois parties, tout à gauche il y a les officiants (homme d'église, des enfants de choeurs, cinq sacristains), ensuite arrivent les hommes, (composé de menier, de bourgeois, d'avocat, de vigneron), pour finir il y a des femmes (dont sa mère, trois de ses soeurs et une des cousine de Courbet).
--3) Aucun des personnages ne sourit.
4) Au tout premier plan du tableau on peut voir un troue, c'est sans aucun doute un trou qui a été creusé pour y mettre un mort.. Il s'agit donc d'un enterrement. Or,à partir de la Révolution, du fait du nombre croissant de morts, l'exiguïté des sites entraîne l'exurbanisation des cimetières, traditionnellement implantés autour de l'église du village. À Ornans, la population s'est opposée à ce transfert pendant des décennies et il faut attendre septembre 1848 pour qu'un nouveau cimetière hors du village soit inauguré. Dans le tableau c'est précisément dans ce nouveau cimetière à l'écart de la ville que se déroule l'enterrement. De plus, les personnages regroupés masquent les autres tombes et les murs du cimetière, ce qui nous laisse penser que la fosse a été creusée au milieu de nulle part et qui créé sans aucun doute un scandale.
5) Selon moi il s'agit d'un symbole qui est enterré, celui des