Un être humain en devenir
À l'heure actuelle, les changements techniques et l'évolution des mentalités qui en découle entraînent de nouvelles interrogations quant à la notion du moi, de l'ego. De fait, depuis quelques années, la problématique de l'avortement a remis en question la notion de « personnalité juridique ». En effet, pourquoi celle-ci est-elle accordée à l'enfant à la naissance, et non au fœtus, ce futur nouveau-né? Car si la grossesse n'arrivait pas à terme, cet être ayant une existence réelle pour les parents pourrait, dans certains cas, n'en avoir aucune pour la loi. Cependant, accorder un tel statut à l'enfant à naître risquerait de remettre en question l'avortement étant donné qu'un tel geste reviendrait alors à commettre un véritable crime. Dans cette optique, les politiciens en sont arrivés à se demander à partir de quel moment un fœtus pouvait obtenir un statut juridique, ce qui, même en cas de mort, lui accorderait une reconnaissance nationale. Car après tout, le fait de savoir que cet enfant existe également aux yeux de la loi soulagerait un peu la douleur des parents en deuil. De la lecture de l'article du Soir est alors ressortie une interrogation : un enfant qui n'est pas encore né peut-il être considéré comme un Homme à part entière?
Depuis sa création, le droit en matière d’enfants à naître n'avait connu que peu de modifications et ce, jusqu'à l'apparition de la loi concernant l'avortement. En effet, le code pénal de 1810, appuyé par la doctrine et la jurisprudence, a accordé à l’enfant à naître les mêmes droits qu’à l’enfant né vivant. Ainsi, toute atteinte à l'intégrité du fœtus était réprimandée. Pourtant, le fœtus ne bénéficiait tout de même pas d'un statut juridique. À la suite de l'apparition de l'avortement, certains ont ressenti le besoin de reconnaissance pour cet être, si petit soit-il, dont la mort devenait désacralisée. Or, si la loi allait dans ce sens, elle rendrait par la même occasion toute interruption volontaire de