Une voix attirante
La nuit était singulièrement obscure, la contrée sauvage, l’heure déserte. Mon moteur ronflait. Les phares poussaient devant eux du jour de conserve, sans vie et figé. Dans leur clarté crue, les ombres se découpaient comme à la surface de la lune. Paysage de studio, un carrefour surgit, au sortir d’un défilé. Je stoppai. Le moteur mourut. Il avait laché là en plein milieu d’un bois .Je descendis assez lourdement. Le silence opprimait les ténèbres J’étais saupoudré d’humidité. On distinguait des vapeurs, telles de nonchalantes écharpes. Il y avait, à l’écart, des rocs, au bas d’une forêt montante. Le poteau blanc, triple girouette grippée, ouvrait ses trois écriteaux que je lus tour à tour. Le bon chemin : celui-là. Mais un bruit lent, cadencé, pendulaire, régla le silence. Insolite ? Quelque part, du côté des vapeurs. Âpre, rauque, régulier. Quoi donc ?…
Je n’arrivais pas à définir ce bruit, je le connaissais pourtant, mais avec la peur , j‘étais paralysé et incapable de réfléchir. Même si ce bruit m’inquiétait, je décidai d’avancer dans la forêt pour trouver d’où venait cette vapeur, une vapeur épaisse plutôt un brouillard . Je fis, il me semble des kilomètres, mais en réalité je tournais en rond avec ce brouillard je ne voyais rien et je passais plusieurs fois au même endroit, en regardant à chaque pas à droite et à gauche si je n’apercevais pas quelque chose, avant de trouver tout d’un coup au milieu de nul part une maison abandonné. Mais pourtant la cheminée fumait. La façade était très abîmée, les tuiles arrachées, les fenêtres cassées, dehors les herbes étaient hautes. L’inquiétude monta en moi, et la peur me prit mais il n ‘était pas question de reculer, maintenant j’étais là et il fallait que je prenne mon courage à deux mains. Je décidais de rentrer, car la curiosité était la plus forte.
J’ouvris doucement la porte, et je vis qu’il n’y avait personne. Je commençais à me dire que j’étais idiot d’avoir