Université et monde professionnel
Isabelle Bruno, « Les processus décisionnels de l’UE » - Exercice individuel
Dimension « professionnalisante » de l’Université – Retour sur expérience
L’Université délivre des connaissances. Elle permet aussi l’acquisition d’une façon de penser selon que l’on s’est familiarisé au droit, la science politique, etc., ou les sciences dures. Les façons de penser sont aussi des façons de travailler, et une formation en sciences sociales sera bien appréciée d’un employeur à la recherche d’une pensée complexe et non tranchée. Des compétences a priori purement académiques comme effectuer une enquête qualitative et/ou quantitative pour une recherche, s’avèrent parfaitement transposables en milieu professionnel lorsqu’il s’agit par exemple d’effectuer ce même type d’enquête pour une association, une fondation, un cabinet d’évaluation des politiques publiques etc. Ma vision de l’Université est celle d’un lieu où l’on délivre un savoir avant tout théorique. Ce n’est pas à mon sens dans l’intervention de professionnels venant parler de leur activité qu’une formation professionnelle réside, mais c’est par la pratique à travers un stage, un contrat de professionnalisation ou autres, que les compétences purement professionnelles s’acquièrent. De ce point de vue, l’Université ne délivre des compétences professionnelles qu’indirectement. Que ce soit comme nous l’avons dit par le savoir transmis, dans lequel se trouvent des compétences directement applicables à l’exercice d’un métier, ou alors – comme c’est le cas pour des études de type sciences sociales –, par la fréquentation d’un terrain, son observation, son immersion plus ou moins longue et la rencontre des acteurs. On reproche souvent aux chercheurs d’être coupés du monde de l’entreprise, professionnel en général. Une telle remarque semble quelque peu infondée en ce qui concerne pour le moins la recherche en sciences sociales, dont la rigueur scientifique exige de