Dans son texte, L’émergence d’un loisir : les particularités de la promenade en carrosse au Canada au 18e siècle, Laurent Turcot affirme que, si le modèle de la promenade européenne est repris, il est cependant adapté et transformé par la réalité canadienne. D’abord, la promenade répond à la même fonction qu’en Europe, soit la distinction sociale, résumée dans le texte par le besoin de « voir et d’être vu. » Par contre, si la promenade répond aux mêmes besoins, elle est transformée par la réalité canadienne. Le climat en sera le principal moteur de transformation. Il en fera une pratique spécifique au Canada, la promenade hivernale. Comme en Europe, la promenade canadienne répond au besoin de l’élite de parader, de montrer leurs richesses et ainsi, de se distinguer socialement. Ce n’est pas dans la fonction, mais plutôt dans la façon, que la parade canadienne se transforme. Le climat est le principal moteur de cette mutation. Le moment de prédilection n’est plus l’été, mais bien l’hiver. Au Canada, c’est la saison des loisirs. Turcot appuie son affirmation par une citation de John Lambert : « L’hiver est consacré aux plaisirs de l’assemblée, aux réceptions du château ainsi qu’aux thés privés et parties de cartes (…) En été, les affaires prennent le pas sur le plaisir et procure de l’emploi à tout le monde. » p.47 C’est donc à cette saison que les promenades en carrosse deviennent les plus populaires. Cette particularité canadienne, selon Turcot, aura pour conséquence la transformation des voitures afin de s’adapter aux conditions hivernales canadiennes. En Europe, on utilise la carriole fermée. Ce type de voiture n’est que très peu utilisée au Canada car, selon l’auteur, elle « retient l’air froid, sans qu’il soit possible pour celui qui y prend place de se réchauffer par les rayons du soleil. » p.53 Il affirme plutôt que la carriole la plus populaire dans la colonie est ouverte. Afin de se préserver du froid, on choisi des vêtements pour leurs vertus