Valeurs humanistes
Montaigne et l'Humanisme (II): Religion, Théologie et Politique
L’humanisme, comme on l’a vu dans le dernier billet, est une réforme des connaissances pour rendre la vie de l’homme meilleur. Tous les champs du savoir ont été touchés, y compris la théologie. Montaigne fut attentif aux conséquences de l’humanisme sur la théologie. En effet, il traduisit (du latin au français) une œuvre d’un théologien, Raymond Sebond, et la partie des Essais la plus importante, du moins par son volume, est l’ « Apologie de Raymond Sebond » (II, 12).
Montaigne, comme on l’a vu, a tenté de critiquer l’humanisme comme adoration des Anciens au nom du rêve de la réforme des connaissances des la Renaissants. En dépit de son titre, l’ « Apologie de Raymond Sebond » n’a de l’apologie que le titre, car les réserves de Montaigne face à la théologie naturelle sont très marquées.
On vient de voir que Montaigne était un humaniste proche des idéaux de la Renaissance. Sa critique de la théologie naturelle est-elle en contradiction avec sa position sur la science ? Quelle est la position de Montaigne sur la théologie naturelle ?
Montaigne apprit l’existence des travaux de Sebond dans un contexte très précis : l’extension de la réforme luthérienne dans les pays catholiques. La famille de Montaigne subit les conséquences du luthérianisme, car certains membres se convertirent à la foi protestante. Sebond devait servir à la fois de rempart (affermir la foi des catholiques) et de cheval d’assaut (convertir à la foi catholique les protestants). Pour que cette œuvre soit utile, on (peut-être son père ?) demanda à Montaigne de la traduire.
Si elle enseigne tout ce qui se trouve dans les Écritures, si elle a le même but que les Écritures, si elle est plus facile à comprendre que les Écritures, et si son rôle de fondement est plus évident que celui des Écritures, pourquoi irions-nous lire les textes sacrés ? Montaigne a très bien vu ce