Vicor hugo
Mots-clefs :: La Revue du 24 :: Poésie ::
Pour le poème du 24, un poème d’un auteur qui n’avait pas encore été abordé, auteur pourtant majeur, même si ce ne devait être que par le volume de sa production : Victor Hugo.
Sommaire
Vieille chanson du jeune temps
Introduction
I Poème d’éveil
II Poème de maîtrise
Conclusion
Vieille chanson du jeune temps
Je ne songeais pas à Rose ;
Rose au bois vint avec moi ;
Nous parlions de quelque chose,
Mais je ne sais plus de quoi.
J’étais froid comme les marbres ;
Je marchais à pas distraits ;
Je parlais des fleurs, des arbres
Son œil semblait dire : " Après ? "
La rosée offrait ses perles,
Le taillis ses parasols ;
J’allais ; j’écoutais les merles,
Et Rose les rossignols.
Moi, seize ans, et l’air morose ;
Elle, vingt ; ses yeux brillaient.
Les rossignols chantaient Rose
Et les merles me sifflaient.
Rose, droite sur ses hanches,
Leva son beau bras tremblant
Pour prendre une mûre aux branches
Je ne vis pas son bras blanc.
Une eau courait, fraîche et creuse,
Sur les mousses de velours ;
Et la nature amoureuse
Dormait dans les grands bois sourds.
Rose défit sa chaussure,
Et mit, d’un air ingénu,
Son petit pied dans l’eau pure
Je ne vis pas son pied nu.
Je ne savais que lui dire ;
Je la suivais dans le bois,
La voyant parfois sourire
Et soupirer quelquefois.
Je ne vis qu’elle était belle
Qu’en sortant des grands bois sourds.
" Soit ; n’y pensons plus ! " dit-elle.
Depuis, j’y pense toujours.
Victor Hugo
Introduction
Revenant sur une anecdote de son passé, le poète en livre une version émue, tournée vers la sensualité de la femme. Pourtant, une double lecture de ce poème est possible, donnant à entendre derrière l’adresse initiale, la femme, une autre écoute du poème. Problématique : Comment le poème parvient-il à asseoir