Comparaison des diables dans les contes québécois
pourquoi on peut voir apparaître le personnage du diable dans de nombreux textes du
terroir. Nous allons comparer les figures du diable présentées dans Le diable au bal de
Joseph-Ferdinand Morrissette et L’étranger de Philippe Aubert de Gaspé, fils. Nous allons
voir comment leur aspect physique et leur rang social se ressemblent, mais qu’il reste
toutefois quelques différences quant à la psychologie des deux personnages présentés.
Tout d’abord, dans les deux extraits, le diable est présenté comme un homme
qui a tous les atouts physiques pour être désiré des femmes. En effet, dans le conte Le diable
au bal, le diable est présenté comme un jeune homme séduisant et un bon danseur. Sous le
nom de Frank McArthur, le diable est « un beau grand jeune homme aux cheveux noirs et
bouclés, aux yeux d’un noir vif, à l’air noble […] Il [parle] admirablement bien le français. Sa
voix [est] douce et mielleuse même » (P. 46, l.115). De toute évidence, il fait tourner les
têtes. Toutes les femmes sont à ses pieds, c’est pourquoi il n’a aucune difficulté à
circonvenir Alice Boisvert, sa victime. Elle n’oppose aucune résistance au diable, car celle-ci
tombe immédiatement sous son charme. Il semble trop beau et bon pour commettre un acte
aussi odieux. Dans le même ordre d’idées, la figure présentée dans L’étranger est plutôt
semblable. Le diable est présenté comme un homme très bien vêtu. En effet, le personnage
du diable dans le roman de Philippe Aubert de Gaspé, fils, porte un superbe habit qui lui
attire beaucoup d’hommages. Il porte un « superbe capot de chat sauvage et [paraît] habillé
en velours noir et galonné sur tous les sens » (P. 54, l. 104). L’hyperbole « galonné sur tous
les sens » exprime à quel point l’homme est bien habillé. L’apparence du diable aide celui-ci
dans sa quête et lui permet de s’approcher de Rose