Messieurs les pairs. C'est avec tristesse, indignation et émotion que je m'adresse a vous aujourd'hui. Vous me pardonnerez si, devant l'urgence de la situation dont je voudrais vous faire part, je perturbe quelque peu le programme et les questions que nous devions aborder lors de cette séance .
Sur la route qui me séparait de cette assemblée, j'ai été témoin d'une scène qui m'a profondément indigné. Oui, j'ai bien dit indigné. Indigné que, dans ce si beau pays qu'est le notre, tant d'injustices et d'inégalités puissent exister. Ecoutez bien ceci. En venant jusqu'ici j'ai vu un homme, incarnant la pauvreté même, qui, pour subvenir a ses besoins, avait volé un morceau de pain. Il était sale, il etait maigren il était mal rasé, il n'vait pour couvrir son pauvre suqelette tremblotant qu'un pantalon rapiécé et quelques haillons trouésJ'ai vu les gardes l'emmener, j'ai vu une femme accompagnée d'un nourrisson dans une luxueuse berline. Cette femme etait belle, ell etait éblouissante, elle était riche. Le pauvre homme la regardait avec envie et elle n,e lui a pas adressé le moindre regard

Pouvez vous me dire, messieurs, comment de telles differences peuvent exister sans etre remarquées ?
Comment se fait-il qu'en France, à Paris, une capitale mondialement connue, un être humain comme vous et moi soit obligé de voler pour vivre ? Comment se fait il que des hommes parés de richesse organisent de somptueux festins et de magnifiques réceptions dans leurs palais flamboyant alors que sous leurs yeux, des hommes, des femmes et meme des enfants sont dans la misère ? Terrifiants contrastes n'est ce pas ? La misère, lugubre vie aux allures de morts, sombre destinée pour ces pauvres gens dont le seul péché fut d'etre né dans une famille pauvre.
Le cas que je vous cite est loin d'etre isolé, ce sombre spectacle est visible dans bien des endroits . Les faits sont la : Il y a ici meme, a quelque pas d'ici, des familles entières qui s'entassent dans des minuscules caves