Synthèse : la mort du loup, un roi sans divertissement, giono
Introduction : Après la mort de M-V, c'est un Langlois différent qui retourne au village pour essayer de s'installer et de mener la vie paisible des villageois. Dans cet univers où les activités sont dictées par l'austérité des lieux et du climat;, l'ennui risque vite de gagner certaines âmes éprises de sensations fortes et nouvelles ( voir Langlois après avoir tué M-V ). Dans ce cadre apaisé et peut être trop calme, les agressions d'un loup vont mobiliser tout le village pour sa traque.
Dans quelle mesure peut-on parler alors de divertissement? De quelle nature est ce divertissement dès lors qu'il a pour objet une traque et une mise à mort? Autrement dit, comment les villageois se transforment-ils à leur tour en bêtes cruelles répondant à l'appel du sang, de la cruauté?
Dans une première partie, on s'intéressera à la mise en scène de cette mort présentée comme un spectacle, un divertissement. On étudiera ensuite le face-à-face entre Langlois et le loup, entre deux « rois », deux « Monsieur », deux bêtes?
I. Mise en scène de la mort : un « divertissement » singulier
- Les circonstances de la battue ( le loup acculé au fond de la forêt de Chalamont, dos à la falaise ) n'explique pas seul la fin du prédateur. Tout se passe comme si c'était le loup qui avait décidé du choix du lieu et de la personne qui allait le mettre à mort ( « Et si c'était un endroit qu'il ait choisi lui-même »)
- Le lieu de la mise à mort s'apparente à une scène ( « cette aire nue ») , ce qui dramatise la fin de ce « roi » des animaux de la forêt.
- Les jeux de lumière ( les torches) contribuent au spectacle tout comme l'attente et l'excitation d'un public ( les chasseurs) en quête d'un dénouement.
L'expression « beau massacre » traduit toute l'ambiguïté de la scène entre horreur et beauté, fascination et crainte, respect et « justice ».
La scène lourde de sens et de sang ( une mise à mort à venir ) baigne