victor hugo
Vrai Monde ? et À toi pour toujours, ta Marie-Lou. Mais est-il juste d’affirmer que Madeleine et
Léopold sont résignés à leur sort ? Nous répondrons à cette question en observant que si tous les deux ont dû accepter des conditions de vie pénibles, ils demeurent des personnages révoltés.
Enfin, nous déterminerons si la résignation les définit plus que la révolte.
Il ne fait pas de doute que les deux personnages ont dû se résigner à des conditions d’existence particulièrement pénibles. Dans la première partie de son monologue, Madeleine ne fait pas un bilan positif de sa vie marquée par l’ennui, la maladie et l’angoisse. Au départ, elle confie à Claude :
« Quand ton père est disparu depuis des jours pis que ta sœur est partie travailler, ça m’arrive de m’ennuyer. C’est sûr. » (l. 5-6) Elle témoigne d’une solitude qui la laisse inactive : « La télévision est plate, la lecture m’a jamais beaucoup intéressée… » (l. 7). De plus, la pauvre vit avec l’inquié- tude de la maladie : « […] j’me retrouve immanquablement ici, dans le salon, sur le sofa, avec les mains croisées sur les genoux pis un verre de lait […] au cas où une douleur me prendrait… » (l. 9-
11) Cette douleur, c’est ce qu’elle appelle son « mal au côté » (l. 22). Sa souffrance est aussi reliée à la peur (l. 14) et à l’angoisse (l. 16). L’extrait comporte même une didascalie qui associe au silence l’angoisse de Madeleine : « Silence. On la sent angoisser. » (l. 20) Pour sa part, le Léopold d’À toi pour toujours… se perçoit