Question pédagogique Comment construire une progression d’apprentissage des phonies et des graphies ? L’ordre d’apprentissage a-t-il une importance ? SOURCE TFL - http://www.uvp5.univ-paris5.fr/TFL/ En général, la simple consultation de la table des matières de quelques manuels de lecture, particulièrement pour le cours préparatoire, permet de comprendre que les concepteurs tiennent compte d’un certain ordre. Les phonèmes sont rangés grosso modo selon leur fréquence d’utilisation dans les mots du français. C’est pourquoi les méthodes commencent quasiment toutes par « r », « l », « i », « a », etc. Ce critère de fréquence des phonèmes se cumule avec celui de leurs graphies possibles. Ainsi, lorsqu’on traite /s/, on peut se limiter aux graphies « s » et « ss », les plus usitées, et réserver pour plus tard les graphies « c + e, i », « ç », « sc », « t + i ». Pour autant, peut-on parler de progression de l’apprentissage parce qu’on va du plus fréquent au plus rare ? Tout ceci laisse penser qu’il faut patiemment attendre le moment prévu par les fondements statistiques du manuel pour aborder certaines correspondances pourtant très faciles à acquérir. Par exemple, /b/ qui a une fréquence d’apparition de 1,2 %, et qui s’écrit « b » et parfois « bb », sera vu bien après /r/ de fréquence 6,9 % qui s’écrit « r » et de temps en temps « rr ». Pendant ce temps, à l’insu du pédagogue et du manuel, les élèves se sont approprié intuitivement, lors de rencontres fortuites dans les leçons précédentes, ce qui n’est pas à l’ordre du jour de la « progression ». Ainsi, tel enseignant à propos de « ch », annonce à la classe, avec une aura de mystère, qu’on va aborder un nouveau son et son écriture. Or, dès la découverte du texte du manuel et avant toute lecture, la majorité des élèves disent qu’il s’agit de « ch ». Il n’y a rien d’extraordinaire à cela, puisque depuis l’école maternelle, ils ont souvent rencontré cette graphie – rares sont les enfants ne sachant pas lire chien, chocolat,