Vie apollinaire
Dans le poème en alexandrins « Si je mourais là-bas », composé de cinq strophes et d’un post-scriptum, il communique à sa maîtresse son obsession omniprésente de la mort, qu’il lie au dernier souvenir qu’aurait Lou de lui. Ainsi, il semble que c’est par ce souvenir qu’il vit encore. Mais c’est surtout grâce à l’amour qu’il n’a pas perdu tout espoir. Et c’est à travers son amour pour Lou qu’il veut oublier la tristesse et la misère. C’est aussi pour cette raison qu’il oppose la nature et le bonheur idéal à la mort et au malheur ; Apollinaire veut penser à tout ce qu’il aime et qui est beau, afin d’oublier la guerre, mais l’approche de la mort revient toujours à sa mémoire. Et ainsi, Apollinaire écrit pour Lou, à Nîmes, le 30 janvier 1915, un poème qui mêle espoir et désespoir, malheur réel et bonheur illusoire. Le poème d’Apollinaire est composé de cinq strophes, elles-mêmes composées de cinq vers en alexandrins. Les quatre première strophe sont conjuguées au conditionnel, tandis que la dernière strophe et le post-scriptum sont au présent. Mais le plus important, c’est que, dans toutes les strophes, les premiers vers illustrent le même thème : l’idée que le poète se fait de sa mort et le souvenir qui lui survit.
De nombreux mots sont répétés plusieurs fois tout au long du poème, surtout les mots « sang » et « souvenir », ce qui montre bien l’obsession de l’auteur pour l’idée de la mort, qui reste omniprésente au milieu des combats ou des moments de repos. Cette mort qui resterait anonyme et banale puisqu’elle n’a aucun endroit précis, ce dernier n’étant indiqué que par l’adverbe « là-bas », dans le premier vers : « Si je