Violence symbolique
1. Définition
La violence symbolique a été théorisée à partir d'une étude sur l'école par Pierre Bourdieu et de Jean-Claude Passeron. La violence symbolique est une notion centrale du vocabulaire Bourdieusien.
On appelle pouvoir de violence symbolique "tout pouvoir qui parvient à imposer des signification et à les imposer comme légitimes en dissimulant les rapports de force qui sont au fondement de sa force"( Bourdieu, Esquisse d'une théorie de la pratique 1972).
2. Rapport de domination et niveaux de capitaux
Cette notion traduit l’intériorisation par les agents, selon leur position dans la société, d’une domination sociale : elle est fondée sur la légitimité des schèmes de classement intrinsèques à la hiérarchisation des groupes sociaux.
Il ne s’agit pas d’une violence qu’exerce manifestement un agent sur un autre, mais d’une violence qui s’exprime sous la forme d’une domination structurale ; autrement dit la domination d’une position en fonction d’une autre. Bourdieu parle alors de « lutte de classement ». Il y aurait ainsi toute une chaîne hiérarchique partant de deux pôles extrêmes (quelques agents, en situation de dominant absolu et quelques agents en situation de dominés absolus), le reste des agents, la grande majorité, serait dans une posture bicéphale : à la fois dans une position de dominant face à un agent donné et de dominé par rapport à un autre.
La structure sur laquelle reposent les rapports de domination est constituée en fonction des capitaux que possèdent respectivement les agents sociaux, à savoir le capital économique, social et culturel. Le capital symbolique d’un agent se trouvant au carrefour des trois autres capitaux on peut dire que, par sa spécificité même, ce capital est une sorte de « super-capital » puisqu’il se nourrit des trois autres et produit le capital symbolique, qui, en dernier ressort, donne naissance à la violence symbolique. La violence est dite symbolique, car ce sont des