Violences et insécurité
Laurent MUCCHIELLI
Posteface inédite de l’auteur
La Découverte
2002 – 158 pages
Introduction.
L’auteur, historien et sociologue, chercheur au CNRS (CESDIP) codirecteur de la revue Déviance et société, brosse dans ce livre rédigé à la fin 2002, un portrait de la délinquance juvénile. Il rapporte à la lumière dont a été utilisée la situation des jeunes vivant dans les quartiers en difficultés dans les années 80 et 90, une interprétation différente de leur violence.
Ces zones de non droit qui se sont développées à partir des années 1990, le 1er « rodéo » est daté tout de même de l’été 1981, dans le quartier des « Minguettes » à Vénissieux, sont symptomatiques d’une fracture sociale et culturelle. Il y aurait donc un « conflit de culture ». L’un (un monde) accaparé par le travail, tourné vers les difficultés économiques du moment, l’autre (en dehors du monde) sans but, sans idéologie livré à lui-même dans ce vide social qu’il faut combler,…par la violence. La première acception, version dure de l’extrême droite donne un discours où de jeunes immigrés sont incapables de s’intégrer ; version douce, le discours emprunt de « républicanisme » dénonce la religion musulmane, l’irrespect des institutions.
Dans la seconde acception, le problème se pose en termes fosse sociale dans laquelle on dénonce pêle-mêle : le chômage, l’exclusion. N’ayant plus de repères de références à la norme, les jeunes (…des banlieues, pas les autres) n’identifient plus la frontière entre désir et passage à l’acte (cqfd).
C’est ainsi que toutes sortes d’exactions sont commises par de « jeunes loups » à la nuit tombée de préférence, lorsque les honnêtes gens dorment paisiblement. Dans la journée, ce sont plutôt les incivilités, actes au demeurant bénins mais qui commis en considération de lieu et de personne provoque la peur et installe inexorablement le sentiment d’insécurité.
Or, comment expliquer