Virgile
Poét. (gr. et lat.). [Se dit d'un chant, d'un poème, d'un dialogue] Où deux interlocuteurs échangent des couplets alternés d'égale longueur, à la manière de Théocrite (Idylles, 4, 5, 8) ou de Virgile (Églogue, 3) :
Prononc. − Seule transcription ds Land. 1834 : ɑ-mé-bé.
Étymol. ET HIST. − 1. 1752 poét. gr. et lat. « se dit d'un poème ou d'un passage construit sur l'opposition de deux interlocuteurs » (Trév. On appelle un Poëme amébée, des vers amébées, lorsqu'il s'y fait une espèce de dispute, ou de combat entre deux Interlocuteurs, de manière que celui qui parle le dernier enchérisse toûjours sur l'autre, et s'oppose à son sentiment); BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Boiss.8. − Prév. 1755 (s.v. amebée). − Springh. 1962.
La 5ème bucolique est un chant amébée, le chant aimé des Muses : des chants qui se répondent. Il montre une joute poétique.
Traditionnellement, il y a un défi et un juge, ainsi que des chants.
Le premier chanteur improvise, il choisit le rythme et le sujet. Le second chanteur doit répondre, sur le principe de l’analogie, du contraste, du surenchérissement ou du dépassement.
Le thème de l'écho joue comme toujours, dans la construction des bucoliques, et dans les chants même. Cf. le défi.
On a l'opposition du désordre (la cacophonie de l'injure) qui précède l'ordre (la musique de la poésie).
Chez Virgile, les chants amébées peuvent être alternés, (3° églogue), ou successifs (5° buc). Plan de la bucolique 5 (chant amébée)
- v 1 à 15 : Ménalque et Mopsus, tous deux bergers, jouent de leur pipeau. Ménalque propose alors à Mopsus une joute poétique. Mopsus accepte, et décide de chanter ses propres vers.
- V 20 à 39 et 56 à 80 :Les concurrents présentent chacun un couplet de 25 vers consacrés à Daphnis, que Mopsus a choisi comme sujet de son chant, au lieu des thèmes habituels que lui suggérait Ménalque.