Voir et être vu dans les récits de voyage du xixème siècle
Travail fait par : Abdullah ALZAUM (Master 1 Erasmus Mundus 2009/2010)
Université de Haute Alsace) France
La femme Orientale, vue par les voyageurs orientalistes Jacques Majorelle (French, 1886-1962)
Souq El Khémis
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Introduction :
Depuis toujours, voir est au centre de la vie, voir c’est connaître, voir est même découvrir. Dans la littérature du XIXe siècle, l’émergence d’un nouveau genre littéraire, la littérature de voyage, ou le récit de voyage, est fondamentalement basée sur la vue et le regard vers l’Autre. Des voyageurs ont quitté leur pays pour la découverte. Leur méthode initiatique autour de laquelle s’articulent leurs périples est essentiellement la vue. La vue favorise inévitablement la rencontre et permet aussi aux voyageurs peintres de dessiner, aux voyageurs contemplatifs d’écrire et aux voyageurs amateurs de découvrir, etc. Les contemplations et les méditations se reposent substantiellement, elles-aussi, sur la vue. Sans la vue, un voyageur ne pourrait jamais effectuer un périple quelconque. Parce que voir permet, avant tout, de se souvenir ou d’enregistrer l’image de ce qui se trouve dans le champ visuel, sans ou avec des intentions préalables. Puis, il donne lieu à l’écrivain de cimenter ou d’archiver ce qu’il a vu sur ses feuilles de voyage ou sur ses palimpsestes. Il se peut que l’intention joue un rôle important : voir avec guet-apens nécessite obligatoirement des intentions préalables, alors que voir accidentellement, occasionné par le hasard, n’a rien d’intentionnelle que la curiosité. Cela est effectivement le cas des voyageurs de dépaysement, qui partent à la découverte des paysages et de l’inconnu. Ce travail sera circonscrit à montrer, dans un premier temps, comment la notion de voir et être vu, dans les récits de voyage, a été un élément fondamental, dans le terme littéraire de sens, dans les récits des voyageurs, ainsi que ce que ce mot peut porter comme