Voltaire, candide, chapitre 6
Le thème de la guerre a mobilisé depuis longtemps des écrivains pour en dénoncer la folie humaine. Au siècle des Lumières assombrit par la guerre de 7 ans, Voltaire n’a eu de cesse de plaider en faveur d’une paix civile, et notamment dans Candide, conte philosophique, publié en 1759, sous le faux nom de feu du Dr Ralph, qui décrit le parcours intellectuel et moral du héro éponyme passant de l’hétéronomie à l’autonomie. Au chapitre 3, Candide récemment enrôlé dans l’armée, est témoin effrayé des horreurs de la guerre entre les Abares et les Bulgares, transposition fictive de la guerre de 7 ans.
En quoi l’extrait retenu est-il une vive critique de la guerre ?
I- Une satire de la guerre
a) Une atmosphère festive
* Candide témoin oculaire et auditif d’une parade ou de la relève de la garde -> focalisation interne (scène vue par le prisme de Candide). * Présentation des 2 armées à la bataille est idéalisée -> impression d’assister à une grande fête qui convoque 2 sensations : * Vue (1ere ligne) : embellissement de l’armée par 4 adjectifs mélioratifs précédés de l’adverbe d’intensité « si » -> représentative du style Voltairien + cadence majeure + 2 assonances. * Ouïe (2e phrase) : orchestre dont l’ordre de présentation ménage une gradation (son + léger au + grave) -> représentative du style voltairien avec les énumérations. Cependant, il y a 2 intrus « canons » et « enfer » qui passent inaperçus -> opposition de la symphonie avec la non symphonie.
b) Une épopée burlesque
* Définition de burlesque : dégradation d’un genre noble. * 3e ligne marque le passage à la réalité de la guerre, présentée de manière grotesque et caricaturale. * Guerre : jeu d’enfants (pions) car à chaque canonnade ils tombent par rangée. * Les soldats sont des pantins articulés, des automates.
=>Tout le passage est une épopée burlesque car Voltaire parle de la guerre avec désinvolture. Il fait le sommaire de la