Voltaire
Ce texte a la forme d'un article de journal ou de dictionnaire. Il en a le titre, est écrit de façon neutre (le narrateur n'intervient pas personnellement), utilise une forme proche du récit mais on se rend rapidement compte qu'il ne raconte pas une histoire réelle. C'est donc un texte de réflexion, d'argumentation, déguisé sous l'apparence d'une parabole (=Comparaison développée dans un récit conventionnel dont les éléments sont empruntés à la vie quotidienne et comportent un enseignement religieux ou moral.) Grâce au récit, qui donne de la vie à l'argumentation, l'auteur peut utiliser l'ironie pour faire passer son message: les situations choquantes sont mises en évidence et facilement perçues grâce à la caricature qu'il en fait. Comme il s'agit d'un dictionnaire, l'auteur nous présente, sous forme imagée, sa définition des causes de la guerre.
Les figures de style
- "Cette province […] a beau protester" : métonymie et personnification : les habitants du pays sont assimilés à leur pays, (ligne 6)
- Anaphore de « que » : "qu'elle ne le connaît pas, qu'elle n'a nulle envie […], que, pour donner …" : sert à montrer la multiplicité des bonnes raisons de la province, face à une seule raison : la raison du plus fort…
- Ellipse de l'action à la ligne 13: On passe directement de l'entraînement du soldat au résultat de la guerre!
- "Cinq ou six sous" : cette litote, ligne 19, indique que certains peuvent tuer pour trois fois rien…
- "comme des moissonneurs" : c'est encore l'idée de profit, de récolte, qui est mise en évidence par cette comparaison avec les bandes de soldats, ligne 20.
- "ces multitudes s'acharnent" : l'hyperbole montre bien l'image de la bataille rangée et de la violence des combats
- L'énumération de nombres lignes 24 et 25, précédé de "tantôt" en anaphore montre bien toutes les combinaisons possibles et donc le peu de justification de la guerre : si l'on se bat sans raison, l'allié peut facilement devenir un