Voyage au bout de la nuit
345 mots
2 pages
Dès sa publication, le scandale et les polémiques soulevés par l'emploi de la langue orale et la dénonciation d'une société abrutissant et humiliant l'homme sont immédiats. Le style surprend autant qu'il effraie. En 1932, l'introduction de la langue populaire en littérature reste rare et il est encore moins fréquent que ce soit le narrateur qui parle cette langue, d'habitude réservée aux seuls dialogues. Céline frappe fort. Voyage correspond à l'aboutissement et la maturité d'une écriture que son auteur travaille depuis de nombreuses années. A la simple lecture de l'incipit du roman, on plonge déjà dans l'univers et la langue de Céline : " Ça a débuté comme ça. Moi, j'avais jamais rien dit. Rien. C'est Arthur Ganate qui m'a fait parler. Arthur, un étudiant, un carabin lui aussi, un camarade. On se rencontre donc place Clichy. C'était après le déjeuner. Il veut me parler. Je l'écoute. "Restons pas dehors ! qu'il me dit. Rentrons ! " Je rentre avec lui. Voilà. " Dès sa publication, le scandale et les polémiques soulevés par l'emploi de la langue orale et la dénonciation d'une société abrutissant et humiliant l'homme sont immédiats. Le style surprend autant qu'il effraie. En 1932, l'introduction de la langue populaire en littérature reste rare et il est encore moins fréquent que ce soit le narrateur qui parle cette langue, d'habitude réservée aux seuls dialogues. Céline frappe fort. Voyage correspond à l'aboutissement et la maturité d'une écriture que son auteur travaille depuis de nombreuses années. A la simple lecture de l'incipit du roman, on plonge déjà dans l'univers et la langue de Céline : " Ça a débuté comme ça. Moi, j'avais jamais rien dit. Rien. C'est Arthur Ganate qui m'a fait parler. Arthur, un étudiant, un carabin lui aussi, un camarade. On se rencontre donc place Clichy. C'était après le déjeuner. Il veut me parler. Je l'écoute. "Restons pas dehors ! qu'il me dit. Rentrons ! " Je rentre avec lui. Voilà.