Voyage aux pays du coton d’erik orsenna.
Les troupes d’Alexandre le Grand franchissent l’Indus en 326 avant Jésus-Christ, les populations croisées portent des vêtements fins et légers qui émerveillent les soldats qui ramassent des graines. De retour en Grèce ils les plantent. Les Arabes vont suivre et cultivent le coton en Egypte, Algérie, dans le Sud de l’Espagne. Ils donnent un nom au flocon blanc : al-kutun. Deux mondes vont s’opposer, celui des Chrétiens vêtus de laine et de lin et celui des musulmans vêtus de coton.
Les croisades vont accélérer les échanges, l’usage du coton va progresser en Europe. En Amérique on retrouve des morceaux de cotonnade au Pérou, et lorsque les Espagnols de Cortès débarquent au
Mexique ils s’extasient devant les vêtements locaux souples et moelleux. La culture du coton va se développer au XVIIIème siècle. Le coton importé d’Inde ne suffit plus, les anglais qui ont inventé les machines à filer et à tisser vont faire appel à leurs colonies américaines. On plante dans toutes les régions situées au sud du 37ème parallèle. Mais il faut de la main-d’oeuvre, le commerce des esclaves noirs venus d’Afrique suit la progression de la culture du coton. A la fin du XIXème siècle après la guerre de Sécession des Etats du sud de l’Amérique, l’esclavage est aboli. Londres perd ses principaux lieux de production et fait appel à deux de ses possessions : l’Egypte et l’Inde qui offrira sa production au Japon. A son tour le secteur textile français se développe et commence à lancer sa production dans son empire africain. Le Brésil lui aussi se met à planter. Tous ces territoires constituent la planète
coton.