Winnicott
Winnicott met en avant l’importance des soins maternels dans le processus de maturation de l’enfant : « le potentiel inné d’un enfant ne peut devenir enfant que s’il est couplé à des soins maternels » [1]. L’auteur postule, au début de la vie du nourrisson, un « état de non intégration primaire », le Moi n’est pas encore constitué et la personnalité n’est pas encore intégrée au corps. Grâce à un état psychique particulier : la « préoccupation maternelle primaire », la mère va fournir au bébé des soins « suffisamment bons ». Cette « maladie normale » est temporaire, elle développe les capacités d’empathie et permet à l’objet externe de s’identifier à son enfant, de comprendre ses besoins. Winnicott décrit trois fonctions remplies par la mère à travers son état de centration sur l’enfant : le holding, qui correspond à la façon de soutenir, de porter l’enfant ; le handling, c'est-à-dire la manière de manipuler, de soigner, de toucher l’enfant et l’object-persenting, la mise à la disposition de l’enfant de l’objet. Le holding, ainsi que les expériences instinctuelles du bébé va permettre le processus d’ « intégration » qui amène l’enfant à percevoir les diverses parties du corps, les diverses expériences corporelles, émotionnelles, affectives comme un tout, dans un état d’unité. Le Moi puis le Self sont les héritiers du holding. Le handling permettra l’installation de la psyché dans le soma et le développement du fonctionnement mental, processus psycho-somatique nommé « personnalisation » par l’auteur. Il décrit le développement du Moi sur un Moi corporel dans lequel la « membrane de délimitation », confondue avec la surface de la peau va permettre la constitution d’un espace interne et d’un espace externe ains que l’édification du shéma corporel. Ce concept rappelle celui de Moi Peau d’Anzieu que nous développerons plus loin. L’object-presenting sera détermiant pour l’édification des premières relations objectales.
Durant la première phase de