Zfesde
Introduction : Ce texte a été publié en 1874, à peu près un siècle après les évènement révolutionnaires. Il relate la période la plus terrible de la révolution française. Ce passage est issu du chapitre 2 de la deuxième partie et met en scène trois personnages clés qui ont été bourreaux et victimes de la "Terreur". Ils se réunissent dans un café. Dans ce passage en prose, l'auteur dresse le portrait physique de ces trois hommes. Avec un siècle de recul, Hugo connait en effet bien ces trois personnages. De plus, ils ont été peints à leur époque. Grâce à cela, on peut remarquer que la "peinture" d'Hugo est proche de la réalité.
Ce texte a de nombreux intérêts : • Un intérêt historique car Hugo fait preuve d'un grand réalisme. • Un intérêt symbolique car Hugo transforme ces trois personnages en symbole de la révolution.
Texte :
Le premier de ces trois hommes était pâle, jeune, grave, avec les lèvres minces et le regard froid. Il avait dans la joue un tic nerveux qui devait le gêner pour sourire. Il était poudré, ganté, brossé, boutonné ; son habit bleu clair ne faisait pas un pli. Il avait une culotte de nankin, des bas blancs, une haute cravate, un jabot plissé, des souliers à boucles d’argent. Les deux autres hommes étaient, l’un, une espèce de géant, l’autre, une espèce de nain. Le grand, débraillé dans un vaste habit de drap écarlate, le col nu dans une cravate dénouée tombant plus bas que le jabot, la veste ouverte avec des boutons arrachés, était botté de bottes à revers et avait les cheveux tout hérissés, quoiqu’on y vît un reste de coiffure et d’apprêt ; il y avait de la crinière dans sa perruque. Il avait la petite vérole sur la face, une ride de colère entre les sourcils, le pli de la bonté au coin de la bouche, les lèvres épaisses, les dents grandes, un poing de portefaix, l’œil éclatant. Le petit était un homme jaune qui, assis, semblait difforme ; il