A chacun sa vérité
. Soit la vérité réside bien dans une dimension individuelle de l'homme, soit elle réside dans le raisonnement et la conformité à la réalité...
Peut-on dire « à chacun sa vérité »? Répondre à cette question implique tout d'abord de définir le terme « vérité », ce qui constitue l'un des problèmes centraux de la philosophie. Il y a bien des façons de définir la vérité. Ce sur quoi tous sont d'accord, c'est sur le fait qu'elle réside dans le langage, elle est de l'ordre du discours. C’est une idée, une hypothèse, un élément de connaissance, ou encore une affirmation ou un discours « vrai », le « vrai » étant le caractère de conformité de la représentation mentale ou de son expression avec la réalité. Du point de vue le plus général, une vérité est donc une représentation mentale ou une expression conforme à la réalité (on l'appelle alors « vérité de fait » ou « vérité nécessaire » pour Leibniz). On distingue aussi une « vérité de raison » répondant aux principes de la logique. On peut également dire que le concept de « vérité » est proche de celui d’ « objectivité ». Mais il s'agit ici de mots, c'est-à-dire d'éléments de langage, de signes ayant un sens convenu que chacun connaît. Ces signes sont des inventions humaines, ils sont donc soumis à la subjectivité que cela implique. On peut alors comprendre qu'ils ne trouvent pas de correspondance exacte dans le réel. Mais peut-être est-ce de là que l'on peut dire « à chacun sa vérité ». On aboutit donc à l'alternative suivante : soit la vérité se trouve effectivement soumise à l'influence de l'homme et à la notion d'individualité que cela implique, soit elle réside dans la conformité à la réalité, ce qui exclut toute possibilité de subjectivité.
1ere Partie 1er paragraphe :
Quelle que soit la définition qu'on lui donne, la vérité reste toujours de l'ordre du discours, du langage, c'est-à-dire qu'elle est dépendante de l'homme. Le sens commun aborde la question avec