A une passante - elle etait dechausse
Corpus de textes:
Texte A : Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, “A une passante”, 1857
Texte B : Victor Hugo, Les Contemplations, « Elle était déchaussée… », 1856
La femme a toujours été considérée comme la muse du poète , sa source d’inspiration. C’est le cas de Baudelaire dans son poème « A une passante » extrait de son recueil Les Fleurs du Mal publie en 1857 (Texte A) et de Victor Hugo dans son poème « Elle était déchaussée… » extrait des Contemplations en 1856 (Texte B) qui racontent une première rencontre amoureuse. Il serait intéressant alors de les rapprocher par le biais du registre et du thème.
D’emblée, le registre lyrique domine ces deux poèmes. En effet, la marque de la première personne « je » (v.11-13-14) et « moi » apposée au vers 6 en début de phrase ainsi que « m’ »(v.10) (Texte A) et « je »(v.7-4-14) « moi » (v.3-14) montrent l’implication du poète dans son texte. De plus, le champ lexical des sentiments « crispe »(v.6) « douleur »(v.2) « douceur » (v.8) « plaisir »(v.8) « aimée » (v.14) chez Baudelaire et « aimée »(v.8) « heureux »(v.15) « effarée » (v.15) chez Hugo traduit les sentiments amoureux intenses qu’ils portent a ces femmes. De plus, les interjections « O » (v.14) nous font penser a des cris de douleurs chez Baudelaire et l’emploi de ponctuation forte avec les éléments de la nature «champs ? »(v.4) « arbres profonds ? »(v.8) « au fond des bois ! »(v.12) « le rivage ! »(v.13) insistent sur l’harmonie entre les protagonistes et la nature. En effet, la nature joue un rôle important dans l’aventure sentimentale des deux amoureux, elle appelle a l’amour comme le montre la personnification « l’eau caressait doucement le rivage » (v.13). De surcroit, l’allitération en [v] et [f] dans la dernière strophe « rivage » (v.13) « vis venir » (v.14) « fille » « effarée et sauvage » (v.15) « cheveux » « travers » (v.16) (Texte B) semble faire écho au lyrisme amoureux et tendre de la scène sauvage.